
Hugues Berthin Férol
À propos de
Hugues Berthin Férol
Hugues est originaire d’Haïti, c’est un artiste peintre polyvalent, il est dessinateur, poète, illustrateur et restaurateur de peinture de chevalet. Il a fait des études en arts plastiques à (L’ENARTS) école nationale des arts dans les années 90. Il décroche un contrat comme illustrateur lors d’un projet pilote Haïtiano-Cubain au Secrétairerie d’État à l’Alphabétisation en collaboration avec son ami Antoine Joseph Dubreuil, Haïti (2000-2003).
En 2007 sur le conseil et l’appui de son professeur et ami, Dieudonné Cédor, il intègre le musée d’art Nader situé à croix Deprez, ou il a travaillé comme restaurateur de peinture de chevalet pour le compte de Mr Georges Salomon Nader. Cette expérience lui procure de la maturité pour poursuivre son parcours.
À la suite du séisme dévastateur du 12 Janvier 2010, il est contacté d’urgence par le fils de Mr Salomon, qui est Georges Nader Junior, celui-ci lui propose de travailler à son tour pour sa galerie d’art située au numéro 50, rue Grégoire, Pétion-ville, Haïti.
Son étroite collaboration et ses loyaux services rendus au musée galerie d’art Nader ont duré neuf longues et fructueuses années. Les travaux de restauration de l’artiste ont donc contribué à la sauvegarde de la plus grande collection muséale Haïtienne et eurent également un impact positif sur le patrimoine artistique Haïtien. En 2013, Il termine une formation en gestion et conservation de biens culturels à l’Université Quisqueya en partenariat avec le collège Montmorency du canada. Hugues quitte Haïti en 2016 et s’installe au canada.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Ma carrière artistique débute aux environs des années 90, quasiment avant la fin de mes études en arts-plastiques, depuis j’entame une lutte sans arrêt pour trouver ma voie, et bâtir mon univers.
J’ai grandi dans un quartier en Haïti, à Port-au-Prince, entouré d’excellents artistes que j’ai eu le bonheur et la chance de côtoyer et qui m’ont formé, l’un d’eux Dieudonné Cédor, était mon professeur de dessin d’observation, c’est lui qui m’a introduit chez les NADER en 2007. Ce climat d’échange fut une source de grande valeur et de richesse culturelle, car beaucoup de jeunes de mon âge, à l’époque qui sont devenus aujourd’hui peintre en ont reçu eux aussi d’importants conseils.
Devenir un artiste demande beaucoup de détermination et de volonté parce que l’inexpérience nous fait nager dans une mer houleuse, gigantesque de formes et de couleurs, on doit s’exercer constamment, travailler rigoureusement à chercher notre chemin pour trouver un style propre à nous, si on ne veut pas se faire noyer.
J’aime admirablement la peinture et ce qu’elle provoque chez moi, j’aime découvrir le talent d’un peintre, étudier sa technique et sa démarche, contempler sa sensibilité à travers une œuvre magnifique, mais ça s’arrête là. La seule chose que je me permets de faire, c’est d’absorber l’énergie des autres pour la convertir en une sorte d’énergie neuve qui est mienne. Je refuse de reproduire un peintre, de calquer sur sa technique, selon moi c’est s’enterrer sous son ombre, sa pensée, sa philosophie. Je refuse de m’investir tête baissée dans un univers qui n’est pas fondamentalement le mien.
Aujourd’hui j’adopte un courant ou je me sens à mon aise c’est le surréalisme qui a pour fondement le refus de toutes les constructions logiques de l’esprit. Je combine donc ma charge émotionnelle du monde réel et de l’imaginaire pour transmettre diverses émotions. Bien que je n’arrête pas de toucher a d’autres courants artistiques de l’époque, mais je privilégie celui qui répond le mieux à mes exigences.
Je peux affirmer en tout humilité que j’ai trouvé à présent mon style. J’ai découvert que toutes les surfaces sans distinction regorgent de formes, qu’il s’agisse d’une surface de canevas vierge ou celle d’une vitre lisse et propre, elles en ont toutes. Cela peut paraitre surprenant, mais c’est une vérité.
En peignant, j’exécute souvent des formes qui rappellent celui de la femme, pleine de tension, de grâce et de charme, des créatures bleues comme le ciel, qui se mélangeant aux nuages, dans un renouvellement de formes, de ton, et de gestes infinis. J’ai développé au fil du temps plusieurs techniques qui me permettent de créer des formes préfabriquées. Ces formes une fois réalisées me suggèrent d’elles-mêmes la marche à suivre pour produire n’importe quel tableau. Ce qui fait la force de cette technique, c’est que je n’utilise presque pas de modèle lorsque je peins. Grace à cela, je peux trouver une variété de formes ou d’images déjà toute faites grâce au raccourci que génère cette technique. Ensuite avec un peu de concentration et un peu de savoir-faire, l’œuvre va surgir forcément de cette surface.
Je veux aller le plus loin que mon art puisse m’emmener, je n’arrête pas de chercher de nouveau projet, de m’investir et de partager mes expériences. La peinture est un ajout majeur qu’il ait donné aux artistes de creuser pour chercher leur voie et expérimenter leur potentialité.