Né en 1977 et originaire d’Haïti, Jelph Guillaume est initié à la peinture par son père, un peintre autodidacte. Il est alors âgé de onze ans.
À la suite d’une participation à un concours national de dessin et de dissertation conçu par le ministère de l’Environnement haïtien, Jelph Guillaume remportera le deuxième prix de dessin et raffermira ainsi sa passion pour l’art. Ce qui l’incitera, en 1999, à s’inscrire à l’École Nationale des Arts (ENARTS) de Port-au-Prince, Haïti. Quatre ans plus tard, il sera récipiendaire d’un baccalauréat en Arts plastiques.
Dès lors, il se lance dans une authentique quête d’identité culturelle :
En 2001, Ndari Lô, un sculpteur sénégalais l’initie, lors d’un séminaire de deux semaines, aux techniques de la récupération en lui faisant découvrir la création d’œuvres produites avec des matières combinées traditionnelles et non traditionnelles. Il est possible de consulter le site de ce sculpteur reconnu à l’adresse suivante : http://www.ndary-lo.com/
En 2002, sa rencontre avec Serge Gay, un pionnier de la poterie haïtienne, marquera un tournant dans sa carrière en tant que peintre, sculpteur et céramiste. C’est d’ailleurs dans cet atelier qu’il façonnera son regard sur la perception de la beauté ainsi que sur l’art de la déformation.
Comme lui disait toujours son père : « Rends-toi utile, mon fils ! » Être utile, c’est une nécessité imposée à tous dans sa famille. En 2004, avec l’aide d’un collaborateur, il met donc sur pied un atelier d’art. Ce qui lui permettra d’exporter de ses œuvres vers le marché américain.
On constate dans ses œuvres, autant dans sa poterie que dans ses peintures ou sa céramique, des formes répétitives telles que des rondeurs, des courbes, des boucles et des anneaux. Dans notre quotidien, n’est-il pas rare de constater que nous tournons en rond à chaque fois que l’on s’accroche trop à une idée préconçue ? Ces formes, qu’il privilégie, définissent bien la symbolique recherchée et deviennent vite attractives. Voici ce que Jelph nous confiera à ce sujet :
« Ce que je cherche, c’est un mouvement moderne et une émotion qui me permettront de créer des symboles reliés à la nature humaine. Il est indispensable pour moi que mes œuvres transmettent des états d’âme à travers les images ou les personnages de mes toiles. Sans cela, la symbolique imaginée ne serait pas suffisamment explicite. Par exemple, dans mon univers pictural, la femme est symbole de beauté et de maternité et c’est cette idée que je désire manifester à travers ma trame qui est aussi catalysée par les diverses formes utilisées (rondeurs, courbes, boucles, etc.). La répétition des formes privilégiées devient en quelque sorte la symbolique du quotidien, de l’expression familière tourner en rond. »
Jelph Guillaume